Halte à la récidive !

Plus de 70 000 détenus dans les prisons françaises ! Triste record ! Bon nombre de nos politiques – et entre autres les candidats à l’élection présidentielle – ont crié haut et fort leur volonté d’augmenter le nombre de places dans les établissements pénitentiaires. Certains avançaient le chiffre de 15 000 places, d’autres surenchérissaient et parlaient de 45 000 places supplémentaires. Le naïf que je suis, pensait qu’il s’agissait d’une volonté d’éradiquer l’insalubrité notoire de nombreux établissements, voire d’offrir à chaque détenu une cellule individuelle comme le prévoit la loi (voir le transfert des Baumettes à Marseille). Que nenni ! Le désir de nos politiques est d’incarcérer, d’embastiller un plus grand nombre de petits délinquants et de s’assurer qu’ils font la quasi totalité de leur peine. Adieu la loi Dati et la loi Taubira qui prévoyaient des aménagements de peine pour les condamnations inférieures à deux ans.
Une fois de plus on marche sur la tête ! Je croyais que « tous » avaient compris que dans les centres d’incarcération se développe un terreau qui favorise la radicalisation et la récidive. Petit délinquant deviendra grand ! Je faisais fausse route.

Heureusement, dans cette grisaille des initiatives heureuses voient le jour. Dans notre association – Entraide et Solidarités – depuis le début de l’année, une travailleuse sociale (Typhaine Lapouge) travaille à temps plein auprès des personnes incarcérées à la maison d’arrêt de Tours, afin de préparer leur sortie et de les accompagner une fois leur peine accomplie. En coopération avec les services pénitentiaires, sont examinés et traités les problèmes de logement, de travail, d’accès aux droits… afin d’éviter les sorties sèches qui mènent droit vers la récidive. Cette opération a été possible grâce à la Fondation de France qui finance pendant un an (renouvelable) le poste de Typhaine. Croisons les doigts pour que cette initiative perdure pendant plusieurs années.
Les salariés et les bénévoles qui oeuvrent au sein d’ Entraide et Solidarités peuvent être fiers de cette action qui vient en complément du travail réalisé auprès des familles des détenus à la « Petite Maison ».

Pierre Trinson

PS : Pour plus d’informations sur le travail de Typhaine, lire l’article qui y est consacré dans le numéro de Perspectives d’avril dernier.