L’Association des Secteurs de Psychiatrie en Milieu Pénitentiaire et l’Association des Professionnels de Santé Exerçant en Prison sont sensibles à la surpopulation carcérale, facteur aggravant les vulnérabilités des personnes détenues tout en limitant les possibilités de soins. Elles alertent le public et les pouvoirs en déclarant notamment :
En prison, la personne incarcérée conserve l’intégralité de ses droits fondamentaux. Aussi, nos missions auprès des patients détenus se basent sur le principe du droit à des soins de qualité équivalente à celle dont bénéficie la population en milieu libre. Vœu pieux. Les effectifs soignants y restent calculés sur la base du nombre théorique de places…
Alors que le service public hospitalier, et notamment la psychiatrie, est en grande difficulté, nous observons une inquiétante bascule du traitement des pathologies psychiatriques et somatiques vers le milieu carcéral. Deux études récentes confirment un état de santé mental très dégradé à l’entrée et à la sortie de prison avec notamment deux tiers des hommes détenus en maison d’arrêt et trois quarts des femmes qui présentent à la sortie un trouble psychiatrique. C’est pourquoi nous demandons une nouvelle fois aux pouvoirs publics de trouver le courage de repenser les moyens alloués au secteur de la santé pour permettre à tous les citoyens français et étrangers un accès aux soins de qualité.
A l’aube de l’anniversaire de la Loi de 1994, nous demandons la poursuite d’un travail partenarial concerté et approfondi sur la prise en charge sanitaire des personnes détenues et les entraves actuelles limitant l’accès aux soins pendant l’incarcération et des relais au moment de la libération. Concernant la psychiatrie, l’urgence est à l’élaboration d’une loi d’orientation sur la psychiatrie. Nous y soutiendrons un modèle inclusif qui évite les ruptures de soin en accompagnant des alternatives à l’incarcération et en assurant des relais de qualité lors des libérations.
Ce sont des alertes déjà formulées lors des auditions de l’ASPMP et de l’APSEP à l’Assemblée Nationale en 2012, 2019, et cette année encore : l’urgence est toujours là !