Quand t’as rien, pas d’argent, seul, c’est vraiment pas facile…
J’étais à Bercy, avec les copains : marcher, boire, ne pas manger, boire, discuter, boire, … Dans ma tête, c’est compliqué, j’ai dormi trop longtemps dehors.
Un jour, j’ai marché jusqu’à Austerlitz, puis je suis monté dans un train, comme ça, au hasard, sans savoir où j’allais, puis le train s’arrête, je descends, je suis à Tours…
Au loin, je vois un camion qui distribue à manger, j’y vais, c’est l’Entr’Aide Ouvrière, j’ai discuté avec Laure, ils ont appelé le 115,
les portes se sont ouvertes comme ça, comme je ne connaissais rien, ils m’ont même accompagné !
J’ai pu avoir une adresse, une aide sociale, les papiers s’est compliqué mais ça maintenant, c’est réglé.
Merci Dieu de m’avoir sorti de Paris, pas besoin de réfléchir en permanence à l’endroit où je vais, s’il pleut, j’ai mes affaires avec moi, je peux dormir.
Venu en France avec le projet de créer son entreprise, Lyazid explique qu’il a trouvé parfois des missions à force de discussions.
Toujours en mouvement, il dépense son énergie à rendre service à la structure qui l’accueille : travaux de peinture, jardinage, … J’essaie de faire des choses pour aider, ma situation me stresse.
Je ne veux pas que mes enfants travaillent, je veux qu’ils étudient d’abord, pas comme moi qui n’ai pas appris, je suis l’ainé de la famille, j’ai du quitter l’école trop tôt, j’étais pourtant bon élève.
Je veux travailler, travailler c’est tout ! Être actif/dormir, c’est comme un médicament naturel.
Lyazid, 46 ans.