Assemblée générale : orientations et…encouragements

Poursuivre la consolidation de l’association autour de projets qui préparent son futur est le premier objectif adopté pour 2014-2015 par l’assemblée générale du 24 mai. Ce qui passe par la mise en œuvre des mesures les plus urgentes du Plan stratégique : stabiliser notre situation financière, trouver des ressources privées pour avoir une marge d’autonomie en vue d’améliorer le service aux personnes accueillies, mobiliser encore davantage adhérents et bénévoles pour une vie associative plus active, et consolider la gestion des ressources humaines.
Cet objectif suppose aussi la réalisation cette année, par les professionnels salariés, du projet d’établissement qui doit fixer les objectifs des services. Et la mise en œuvre des mesures préconisées par le plan d’action contre les risques psycho-sociaux.
La deuxième orientation de l’EAO consiste à mobiliser dans ses rangs et autour d’elle pour que les exclus ne soient pas les victimes des restrictions budgétaires. Les budgets régionaux pour l’accueil et l’hébergement sont en diminution, et la fermeture de places d’accueil d’urgence pour les demandeurs d’asile est annoncée. L’association militera pour une juste répartition des crédits, pour un financement pérenne de son cabinet médical dont l’intérêt est reconnu et dont l’apport est essentiel, de l’épicerie solidaire de Chinon et du CAD. L‘EAO militera enfin pour que d’autres associations se mobilisent avec elle sur des initiatives à définir, afin de constituer un groupe de pression, un « lobbying des exclus » en quelque sorte.

Comité d’Aide aux Détenus
La mission de service du CAD consiste à assurer à la Petite maison l’accueil convivial et anonyme, l’écoute et l’information des familles des personnes incarcérées. En 2013 cet outil indispensable au maintien du lien familial a reçu 6.886 adultes et 1.631 enfants ; une activité à peu près stable, ponctuée d’événements comme la fête de Noël, l’atelier esthétique et photographique, la réalisation d’une fresque, la fête des pères, les animations par le Livre Passerelle, etc. En direction de l’opinion, le CAD s’est manifesté auprès de collégiens et d’étudiants, a reçu des stagiaires, participé à la Journée nationale Prison (action de rue et conférence sur la santé) et à une soirée-débat.
Le Service pénitentiaire d’Insertion et de Probation s’est engagé à verser une subvention pour le fonctionnement du CAD. Mais cela ne saurait compenser la suppression, par la Caisse d’Allocations familiales, de sa principale subvention. Pour l’instant, l’indispensable coordinatrice sociale a quitté l’association et son remplacement ne peut être assuré, ce qui compromet gravement la poursuite des activités. Au chapitre des orientations, sa présidente a donc affirmé qu’en l’état actuel des choses le CAD ne pourra œuvrer cette année qu’a minima dans les missions évoquées ci-dessus, tout en cherchant à fortifier ses convictions militantes : dynamisation du partenariat local, poursuite de la sensibilisation de l’opinion, amélioration de la mission de prévention auprès des jeunes.

Des élus à l’écoute
Pour cause d’obligation de réserve en période électorale, le préfet n’était cette année ni présent ni représenté. L’assemblée recevait en revanche des représentants d’associations et d’organismes partenaires, ainsi que des élus notamment des villes de Saint-Avertin, Fondettes et Tours. Jean-Patrick Gille, député (PS) a rappelé l’action du gouvernement contre la pauvreté : «Plan quinquennal, maintien des dispositifs de revalorisation des minima sociaux, reprise du financement des épiceries solidaires malmené par l’Europe… ». Il est de ceux qui, avec la FNARS, ont interpellé le Premier ministre sur la précarité des jeunes. Et si la Maison d’arrêt de Tours souffre d’une moindre surpopulation que d’autres, il a souligné le fait qu’on est loin ici comme ailleurs de respecter la loi qui impose des cellules individuelles. Enfin, le député voit dans les difficultés financières du CAD « l’occasion de monter un dispositif de service civique ou d’emploi d’avenir » auquel l’EAO n’a pas eu recours.
Représentant la toute nouvelle municipalité de Tours, Alexandra Schalck-Petitot, adjointe au logement, à l’action sociale, à la solidarité et aux centres sociaux, s’est dite « particulièrement touchée par les implications de l’EAO. Je prendrai le temps de venir dans vos structures pour mieux les appréhender, car nous sommes appelés à travailler ensemble… »
Puis le président du Conseil général Frédéric Thomas, fidèle à ce rendez-vous de l’EAO, s’est réjoui des évolutions de l’association « qui a su se réformer » et a rendu hommage à André Ledoux. Mais le patron du Département n’a pas caché les difficultés : « Des populations s’ancrent dans la précarité et y restent longtemps, elles représentent maintenant la moitié des bénéficiaires du RSA, et chaque mois soixante-dix dossiers supplémentaires sont présentés au Fonds de solidarité logement. L’EAO, association historique, est un partenaire essentiel du Conseil général en matière d’hébergement, de logement, de protection de l’enfance et d’insertion professionnelle pour laquelle nous menons une politique offensive de retour à l’emploi. Mais le contexte nous conduit à nous interroger sur nos pratiques. Tout comme nous interrogent les évolutions institutionnelles : il nous faut participer à la réforme annoncée des collectivités territoriales, mais nous sommes attachés à la pertinence de nos politiques publiques et nous les défendrons avec conviction… »