On se doutait bien qu’un séjour en détention n’est guère source d’enrichissement ! La conférence du 23 novembre à Tours, dans le cadre des Journées nationales Prison et devant quelques dizaines de personnes, a montré à l’inverse à quel point la situation « économique » du détenu peut s’aggraver. Jusqu’à rendre encore plus compliqués ses moyens et ses chances de réinsertion à la sortie. Le thème des Journées nationales Prison était en effet, cette année, « Pauvreté dedans, pauvreté dehors ». Et pour en débattre le groupe tourangeau d’organisateurs* avait invité la sociologue Hélène Ducourant, chercheuse et maîtresse de conférences à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée, et Ursula Vogt, déléguée départementale du Secours catholique.
Cette dernière a d’abord présenté les grandes lignes de l’enquête nationale du Secours catholique sur le même sujet, ponctuée de « recommandations » au gouvernement pour que la pauvreté ne soit pas une double peine, et réclamant notamment « un accompagnement global » pour préparer les détenus à leur sortie. Plutôt spécialiste du financement de la consommation, Hélène Ducourant est venue un peu par hasard à s’intéresser « aux finances » et donc aussi à la pauvreté des détenus. Ses investigations inédites sur l’endettement des détenus n’en sont que plus révélatrices d’une situation lourde de conséquences pour leur retour à la vie sociale et professionnelle : il y a des « empêchements » qui détériorent anormalement la situation financière des prisonniers (quand ils en ont une…). On peut se procurer les résultats de ces deux enquêtes auprès de JNPtours@outlook. fr
* l’Association nationale des visiteurs des personnes sous main de justice (ANVP), le Secours catholique, Emmaüs, Entraide & Solidarités, les Petits frères des pauvres et La Cimade.
Photo, de g. à dr. Hélène Ducourant, Ursula Vogt et Philippe Leconte, membre du bureau national de l’ANVP.