Ce lundi 30 janvier 2023 restera – on l’espère – une date importante dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion à Tours, et l’émotion des salariés et bénévoles présents en témoignait : la première distribution de repas chauds à des sans abri s’est déroulée au Foyer de Jeunes Travailleurs, rue Bernard-Palissy. Entre 18h30 et 20h, une quarantaine de personnes, dont au moins une famille avec enfants, se sont présentées, un peu intimidées pour beaucoup. Manifestement, c’est un peu comme si ces hommes n’y croyaient pas vraiment. Pourtant, accueillis et guidés par trois travailleurs sociaux et une dizaine de bénévoles, ils ont pu choisir au self une entrée, un plat chaud – pilons de poulet ou poisson à la bordelaise – et un dessert, à consommer sur place dans la grande salle de restaurant. Et en partant, réconfortés, la plupart tenaient à serrer des mains en remerciant chaleureusement.
Rappelons que l’initiative de ce nouveau « dispositif » est issue du constat commun à Entraide & Solidarités, AJH (Association Jeunesse et Habitat, qui gère le FJT et son restaurant) et la Croix-Rouge qui constataient que les maraudes devaient distribuer de plus en plus de nourriture. Pas seulement à des SDF d’ailleurs, mais aussi à des personnes qui ont un toit mais sans pouvoir y cuisiner. Elles ont su convaincre l’État, qui finance l’opération. Les bénéficiaires doivent s’inscrire notamment auprès des maraudes, pour pouvoir se présenter au restaurant au moins une ou deux fois par semaine (entre le lundi et le vendredi), avec leur ticket nominatif. La cuisine centrale d’E&S prépare et livre 50 repas chaque soir, celle du FJT en fabrique une trentaine (c’est à peu près le nombre de ses clients habituels le soir), et le tout est proposé au self, sans distinction entre les différents consommateurs. Nul doute qu’au fil des soirées les uns et les autres vont prendre leurs marques pour que tout se passe au mieux.
Cette première soirée de distribution s’est déroulée sous l’œil de François Ferrisse, président d’E&S, de sa directrice générale Christelle Dehghani, de celle d’AJH, Caroline Joveneaux et de Pauline Richez, responsable des maraudes. La première d’une longue période…si les financeurs potentiels le veulent, car pour l’instant l’État ne s’est pas engagé au-delà d’un an.