Ce 8 novembre, la préfecture d’Indre-et-Loire réunissait toutes les parties concernées par l’ouverture du dispositif d’hébergement appelé, chaque année, « Plan hivernal ». A cette occasion, douze associations dont Entraide et Solidarités avaient co-signé le texte suivant adressé à la préfète et lu à l’ouverture de la réunion.
Le 17 septembre dernier, nous vous avons adressé un courrier précisant notre souhait de voir se réunir pouvoirs publics et associations ou collectifs afin d’envisager ensemble des solutions susceptibles de mettre un terme à la situation inacceptable des personnes à la rue à Tours.
A ce jour, aucune suite n’a été donnée à cette demande.
Permettez-nous, pour autant, de vous faire part d’un certain nombre d’éléments chiffrés et de réflexions qui nous animent.
En premier lieu, il nous a été annoncé à trois reprises au cours de l’été l’ouverture de 50 places « familles » : début juillet puis lors de la fermeture du gymnase Raspail le 20 août puis lors de la fermeture du campement de St Pierre des Corps. Aujourd’hui, on nous propose à nouveau ces 50 places « familles » pour le 15 novembre dans une structure d’hébergement d’urgence à Chambray au nom du « Plan Hiver ». L’ambiguïté de la proposition se porte sur la nature de l’hébergement : provisoire ou pérenne ? En attendant, depuis 4 mois maintenant, nous devons, nous, associations, faire face à l’afflux de personnes à la rue…
Nous avons, par ailleurs, des raisons de nous inquiéter au sujet de l’accueil proposé dans cette structure d’hébergement d’urgence à Chambray. Comment en effet concevoir une remise à la rue des familles tous les matins à 9h jusqu’à 17h le soir ?Il n’existe, de plus, pas de ligne de bus directe entre ce lieu à Chambray et le centre ville de Tours :
Comment feront ces familles, actuellement à la rue et dont on sait que les enfants sont scolarisés dans les établissements scolaires avoisinant le Sanitas, pour se rendre dans ce quartier ?Comment feront ces personnes pour aller se nourrir soit au Cherpa (rue du général Renault), soit à La Table de Jeanne Marie (rue Febvotte) ?
Peut-on ici parler d’accueil digne susceptible d’apporter repos et sécurité à des personnes déjà fortement éprouvées par l’existence ?
Enfin, le nombre de places créées par le « Plan Hiver » se révèle nettement insuffisant eu égard aux besoins actuels : 90 refus quotidiens au 115, sans compter tous ceux qui n’appellent plus.
Nous proposons, à ce propos, que soit organisée un soir donné une maraude visant à décompter le nombre précis de personnes à la rue à Tours.
En dehors du « Plan Hiver », l’hébergement digne s’impose toute l’année.
Et quand passerons-nous de l’hébergement au logement ?
Concernant les MNA, nous voudrions insister sur la situation particulière des jeunes se présentant mineurs et refusés par l’ASE ou en attente d’évaluation. Ces derniers, ni mineurs, ni majeurs, se retrouvent dans une zone de non droit qui les exclut des dispositifs d’urgence (115, suivi médical, repas).
Cette situation délétère ne peut que favoriser les réseaux, la délinquance, la prostitution mettant en péril le tissu social.
Toutes ces considérations nous amènent à souhaiter qu’une réelle réflexion soit menée autour d’un « Service du premier accueil » dans le département pour qu’un demandeur d’asile ou un MNA qui arrive soit immédiatement mis à l’abri en attendant que sa situation soit examinée.
De plus, l’Indre et Loire, vous le savez, fait partie des douze territoires désignés par le Président de la République pour expérimenter la mise en oeuvre du Plan Pauvreté : quel serait le sens d’un tel dispositif avec autant de personnes à la rue ?
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