La pandémie et le premier confinement ont eu au moins deux effets secondaires positifs : amener les associations tourangelles de lutte contre l’exclusion à davantage conjuguer leurs forces ; et amener l’État à considérer, enfin, qu’il fallait susciter l’implantation ici comme ailleurs de structures d’hébergement d’urgence pérennes. D’où le lancement, fin septembre, d’un « Appel à manifestation d’intérêt » (AMI) pour une telle réalisation, auquel Entraide et Solidarité a répondu favorablement, bien sûr.
Il a ensuite fallu monter en un temps record un dossier de candidature complexe, qui a été retenu fin novembre par les services de l’État comme une quarantaine d’autres en France. Le dossier de l’association avait reçu l’appui de la préfète, de la municipalité de Tours et de l’Agence régionale de Santé.
Il faut maintenant passer à la phase opérationnelle pour un lancement concret début avril prochain. Le projet qui sera financé par l’État doit être innovant et co-construit avec le public concerné : une vingtaine de « grands marginaux » de l’agglomération tourangelle. Avec dès le départ cette difficulté qui n’est pas mince : aucun bâtiment ni aucun terrain disponibles n’ont encore été trouvés.
Les services de la Ville de Tours mènent des recherches actives. Sachant que la nouvelle municipalité tourangelle a de son côté un projet de « maison de l’hospitalité », beaucoup ont pensé que l’ancienne clinique saint Gatien, sur le parvis de la cathédrale, offrirait d’extraordinaires possibilités de regroupement de ces équipements.
Mais il s’avère difficile d’entrer simplement en contact avec les propriétaires, des congrégations religieuses. Faute de bâtiment existant, un terrain d’environ 1 000m2, pas trop éloigné du centre-ville, ferait l’affaire puisque le mode d’hébergement peut être fait d’ « unités modulaires individuelles ». C’est-à-dire, par exemple, de bungalows aménagés en petits appartements, avec aussi des espaces collectifs. Un « fonds de dotation » angevin, LUNAE, propose ainsi des « caisses » de camions frigorifiques transformées en « villas d’urgence » par l’architecte d’intérieur et designer Frédéric Tabary (photo).
Toute personne qui aurait une suggestion ou une proposition à avancer peut le faire par un message à infos@entraide-et-solidarites.fr
Tout un programme d’accompagnement social est évidemment prévu pour que les « grands précaires » qui passeront par cet hébergement d’urgence y restent le moins longtemps possible, et soient conduits vers des solutions de « vrai » logement.