Il y a un an, à la sorti du premier confinement et sous la pression des associations, le gouvernement a admis qu’il fallait maintenir ouverts certains dispositifs d’hébergement d’urgence. Ce qui est encore le cas cette année dans l’agglomération tourangelle. Et ce qui se traduit pour l’État par de coûteuses nuitées hôtelières, sans résoudre pour autant le problème des grands précaires : principalement des hommes, parfois très jeunes, réfractaires aux foyers collectifs et qui renoncent même à appeler le 115 pour chercher une solution.
Les pouvoirs publics ont alors lancé un appel à des solutions innovantes pour l’hébergement de ces « grands exclus ». Et il y a six mois, on apprenait que notre projet était retenu, parmi une quarantaine d’autres en France. Il avait l’appui de la préfecture, de la Ville de Tours et de l’Agence régionale de Santé.
Encore fallait-il trouver un terrain ou un bâtiment existant. Malgré des mois de recherche active notamment avec les élus et les services municipaux, aucun site qui convienne n’a été proposé. Sauf, en dernier recours, un terrain municipal en bord de Loire, Quai de Marmoutier, à l’est du parc de Sainte-Radegonde, juste après l’autoroute. En dernier recours car le lieu est inondable, et n’est mis à disposition de l’association qu’avec l’accord de la préfète, et pour une année seulement. Il va donc falloir continuer de chercher…
Entraide et Solidarités peut cependant passer à la phase de réalisation concrète. S’agissant d’un site inondable, il faut prévoir une solution de repli si nécessaire, donc des structures faciles à déplacer. D’où le choix de « tiny houses », des petites maisons sur roues aménagées comme des studios.
Les premières « tiny » sont commandées et leur construction lancée à la menuiserie Henry, de Saint-Cyr-sur-Loire, de manière à héberger jusqu’à 20 personnes, éventuellement avec des animaux.
Des « grands précaires » qui bénéficieront évidemment d’un accompagnement social complet de l’association. Mais les délais et les coûts sont en train d’évoluer, à cause notamment de la pénurie de matériaux.
Le programme, prévu pour trois ans, est financé par l’État à hauteur de 312 000 € pour l’investissement et 350 000 € pour le fonctionnement en 2022.
La Ville de Tours, de son côté, a été retenue au dispositif national « Logement d’abord » avec également une dotation de l’État de 215 000 €. Elle soutient le projet, mais on ne sait pas encore précisément qui va se charger de quoi.
La Métropole est également sollicitée, pour qu’Entraide et Solidarités puisse mettre en œuvre ce projet, quand le terrain aura été viabilisé et clôturé.
Un programme qui, loin de régler définitivement le drame des sans abri, marque un pas important vers une gestion plus humaine et une solution pérenne pour l’hébergement d’urgence.
Les mini-maisons ne ressembleront peut-être pas au modèle de la menuiserie Henry présenté ici.