Gros besoins de bénévoles au cabinet médical de l’EAO

La commission Bénévolat continue sa tournée des divers centres de l’EAO. Représentée par Marie-Paul Froment, Martine Fontenis et Pierre Trinson, elle était jeudi 23 mai au cabinet médical – place Gaston Paillhou – pour rencontrer les salariés : médecin, infirmier et infirmier stagiaire. Il s’agit toujours de faire le point sur le bénévolat existant et de recenser les besoins. Ces rencontres sont aussi, bien sûr, l’occasion de parler des pratiques et des vécus. Nous avons rencontré des salariés totalement investis dans leur mission.

Le cabinet médical est dans une phase d’étiage: diminution des aides signifie diminution des effectifs, ce qui est totalement contradictoire à un moment où la précarité augmente. Néanmoins le cabinet fonctionne, avec un demi-poste de médecin, deux demi-postes d’infirmier et 26 heures de secrétariat. A ces salariés se greffent des bénévoles : médecin généraliste qui donne une demi-journée de consultation, psychiatre qui donne également une demi-journée. D’autres médecins, généralistes ou spécialistes, offrent gratuitement des consultations à leur cabinet, idem pour un podologue et un kiné.

Les salariés évoquent avec nous les problèmes qu’ils rencontrent au quotidien, en particulier l’absence de passerelles entre les CHRS et le cabinet médical, malgré les nombreuses relances du médecin auprès des travailleurs sociaux. C’est un problème récurrent, déjà évoqué à propos du Centre de formation. Va-t-il falloir « décentraliser » les consultations ? Autres difficultés : la cohabitation dans la salle d’attente entre la population des étrangers (75%) et les Français en grande précarité, et la lourdeur administrative qui oblige à accompagner les malades auprès de certaines instances. L’absence de prévention des addictions, la quasi absence d’ateliers autour de l’hygiène ou de la nutrition, posent également problème. La liste des besoins et des manques est bien longue.

Ceci nous amène à aborder le but de notre visite : quels sont les apports de bénévoles qui permettraient au cabinet médical de mieux fonctionner ? Bien entendu ces besoins sont immenses : médecins généralistes et spécialistes (ORL en particulier), psychiatres, psychologues, pharmaciens (pour le tri des médicaments), mais aussi besoin d’une personne pour archiver et classer les dossiers, besoin d’accompagnateurs pour conduire les malades en consultation dans les services spécialisés (une sorte de taxi social), besoin de traducteurs neutres (secret médical). La bourse du bénévolat que la commission a l’intention de mettre en place pourra-t-elle répondre à tous ces besoins ? Nous l’espérons mais c’est à tous les acteurs de l’EAO-CAD, et en particulier aux adhérents de l’association, de l’alimenter.

Pierre TRINSON