La Fédération des Acteurs de la Solidarité s’est récemment entretenue avec des conseillers du Président et du Premier ministre. Elle a fait part de son souhait que le gouvernement mène certes une politique en faveur des classes moyennes précarisées mais aux conditions que 1/cela ne profite pas à des ménages qui n’en ont pas besoin et qui devraient contribuer plus à la solidarité sociale et écologique, 2/que cela ne se fasse pas au détriment de la lutte contre la pauvreté et la précarité 3/et que cesse la stigmatisation des pauvres et des précaires, français et étrangers.
La FAS a notamment insisté sur sa disponibilité pour des politiques utiles à mettre en œuvre comme :
– programmation pluri-annuelle des moyens à la hauteur pour la rue, l’hébergement et le logement en s’attaquant aux causes du sans-abrisme (jeunes sortant de l’ASE, personnes ayant des problèmes psy, victimes de violences faites aux femmes, travailleurs pauvres, étrangers), à l’insuffisance de moyens pour un hébergement d’urgence digne avec accompagnement social, le logement d’abord et la relance du logement social en pleine crise. La FAS a souligné ses plus vives inquiétudes face aux risques de remise en cause de la loi SRU
– moyens permettant de redonner force et attractivité au travail social (rémunérations, conventions collectives, débureaucratisation) et aux associations
– ouverture des régularisations pour le travail
– soutien à l’Insertion par l’Activité Économique pour le plein emploi solidaire.
Par ailleurs, lors d’un entretien avec le nouveau ministre du logement, celui-ci a insisté sur la situation des personnes qui travaillent et subissent des « ‘effets de seuil » ne leur permettant pas de disposer de soutiens publics; sur son refus de désigner des boucs émissaires et sur son appui à une proposition de loi relative à la suppression d’une niche fiscale en faveur des locations en zone touristique, comme démonstration de sa volonté de n’aider que ceux qui en ont besoin.
Sur l’hébergement d’urgence, le ministre a souhaité chercher des solutions pour augmenter l’offre (modulaire, intercalaire), tout en faisant le constat de la longueur des séjours et en insistant sur l’importance du logement d’abord et sa volonté de relancer l’intermédiation locative. Il a aussi confirmé la perspective d’une loi concernant SRU à l’été 2024, après une concertation, et sa volonté d’augmenter l’offre de tous les logements, y compris sociaux.