« Ce soir je rentre à la maison… ». Pour que des sans-abri de Tours puissent dire ça pendant quelques mois, avant d’intégrer un vrai logement et entamer une nouvelle vie, nous avons baptisé notre projet tout simplement La Maison.
Plusieurs informations ont permis d’expliquer ici que cette initiative est issue d’un appel à projets lancé par l’État fin septembre 2020.
La réponse d’Entraide et Solidarités a été retenue et le projet élaboré.
Il concerne les « grands précaires » qui vivent à la rue ou dans des squats de l’agglomération tourangelle, inaptes à occuper sans transition un logement « normal ».
Leur nombre est évalué – mais plutôt sous-évalué – à une quarantaine.
Vingt d’entre eux pourront être hébergés dans des petites maisons (tiny houses) ou des caravanes, et surtout, bénéficieront d’un accompagnement social (et médical) renforcé.
L’État a prévu 700 000 € pour financer les investissements et une année de fonctionnement.
La Ville de Tours, qui adhère à la politique du « logement d’abord », soutient fortement ce projet.
Des mois de recherche d’un site qui convienne ont abouti à l’accord de la préfète pour implanter le projet sur un terrain municipal de Tours nord, en bord de Loire, mais pour un an seulement car il est inondable (la recherche d’un autre site se poursuit).
L’association a donc commandé des petites maisons sur roues à un menuisier local, l’une d’entre elles bénéficiant d’un financement participatif lancé en août sur la plateforme Les petites pierres.
Il faudrait installer les premiers occupants en novembre, avant l’hiver.
Une réunion publique difficile
Le 11 octobre, la Ville a organisé une réunion d’information qui a rassemblé environ 130 personnes (photos), animée par la première adjointe au maire, Cathy Münsch-Masset (déléguée aux Solidarités) avec trois autres adjoints, et Muriel Filippi, cheffe du pôle « Service public de la rue au logement » à la DDETS (Direction de l’Emploi, du Travail et des Solidarités).
Directrice d’Entraide et Solidarités, Christelle Dehghani, a présenté et défendu le projet en répondant aux nombreuses questions et interventions, tout comme les élus et la représentante de l’État.
Bien entendu, la très grande majorité des habitants qui s’étaient déplacés étaient venus pour dire leurs inquiétudes et leur opposition non pas tant au projet – que certains ont jugé « magnifique » – mais à sa localisation dans leur quartier.
Presque tous reconnaissant la nécessité de faire quelque chose pour les sans-abri, on peut espérer que les craintes s’apaiseront au vu de l’expérience, comme on l’a constaté ailleurs après l’implantation de centres d’hébergement.