Des inquiétudes fortes pèsent en effet sur l’aide aux personnes en situation de précarité et sur les associations qui les accompagnent dans notre région Centre-Val de Loire ! Aujourd’hui à Orléans, sept organisations se sont adressées aux pouvoirs publics et à l’opinion, en haussant le ton, pour réclamer « des politiques publiques respectueuses de la dignité des personnes étrangères et de l’ensemble des personnes vivant des situations de précarité ». Les signataires sont la Fédération des Acteurs de la Solidarité, l’URIOPSS, Le Mouvement associatif, la Chambre régionale de l’Économie sociale et solidaire, le Conseil régional des Personnes accueillies/accompagnées, La Ressource AAA et la COORACE (fédération d’entreprises dans l’insertion par l’activité économique).
Ces sept organisations ont souhaité construire un « plaidoyer » régional inter associatif, afin de rassembler toutes les forces vives en région portant les mêmes valeurs et préoccupations. Il sera adressé aux autorités régionales et départementales, avec demande de rencontre, afin de partager les constats et de construire ensemble des solutions.
Leur constat est alarmant : pauvreté et précarité s’aggravent dans notre région, se traduisant par de plus en plus de personnes à la rue; un accès au logement parfois inexistant; des migrants qui arrivent de Paris à qui on ne peut que proposer des solutions dégradées (hôtel); des structures de l’alimentaire de plus en plus sollicitées;
un désert médical qui ne permet pas aux précaires de se soigner; des personnes de plus en plus éloignées de l’emploi confrontées à des difficultés de transports, de modes de garde, etc.; des associations empêchées de remplir leurs missions de façon satisfaisante (bureaucratie, actions de court terme, changements de cap permanents…)…Le tout dans un contexte délétère de stigmatisation et de restrictions budgétaires en contradiction avec les objectifs affichés par le gouvernement.
Des demandes fortes
Les signataires demandent aux pouvoirs publics de s’attaquer aux échecs de la prise en charge des jeunes sortis de l’Aide Sociale à l’Enfance, des femmes victimes de violences, aux difficultés de santé mentale et d’addictions, aux conditions de logement des travailleurs pauvres, des étrangers empêchés de travailler avec des papiers et à un accès au logement totalement saturé. De mettre fin à la gestion au thermomètre pour gérer le sans-abrisme comme l’avait prévu le gouvernement en 2021, mais mettre en place des politiques publiques facilitant les parcours de la rue au logement, donc en réglant les questions d’accès au titre de séjour pour les métiers en tension, en mettant en place une politique volontariste de construction de logements…
D’investir massivement et rapidement dans le logement, une bombe sociale à très court terme, non seulement pour les plus précaires, mais aussi pour la classe moyenne qui s’est paupérisée ces dernières années. D’engager une réflexion de fond de la part de l’État sur l’alimentation, pour une alimentation saine, de qualité, accessible aux personnes précaires. D’investir dans l’accompagnement social et l’insertion par l’activité économique des personnes…De revenir sur le recul des droits des demandeurs d’emploi. De cesser les discours et actes culpabilisants pour les personnes en précarité. De permettre à tous l’accès aux soins en soutenant les rares dispositifs médicaux dédiés aux plus précaires. De soutenir les associations, les bénévoles et les professionnels, et ne pas les empêcher. Enfin, de ne pas stigmatiser les personnes en situation de précarité, mais leur donner toute la place qu’elles ont le droit d’occuper dans notre société.
Ces organisations réunies demandent aux pouvoirs publics de prendre la mesure de la précarisation des personnes et de la fragilisation des associations, et de mettre leurs choix budgétaires en cohérence avec leurs propres objectifs et avec les nécessités de la lutte contre la précarité qui ronge notre pays et notre région.