L’énergie coûte cher. La précarité énergétique, concept nouveau, a émergé lentement en France sans doute parce que les charges ont plus augmenté que les prestations sociales et les salaires. La pauvreté n’est pas seulement affaire d’alimentation ! Il y a ceux qui ne peuvent pas payer leurs factures, ceux qui ont des factures trop élevées et les personnes qui se privent et ne se chauffent pas.
La multiplication des sources d’énergie verte ne va pas simplifier le problème, le coût de cette énergie sera plus élevé que le prix de vente de l’électricité d’origine nucléaire. Malgré tout, le bon sens nous invite à développer ces énergies vertes non polluantes. Ainsi, à Larçay, un projet est en route pour implanter une ferme photovoltaïque sur un terrain de 20 hectares situé sur l’ancien champ de manœuvres de l’armée. Cette ferme couvrirait la consommation électrique de 12.000 personnes. Le terrain est une lande inculte et incultivable. Hélas, certains ont découvert sur cette zone dite « humide et naturelle » des bébêtes protégées : un papillon, l’azuré des mouillères (cousin de l’azuré du serpolet déjà célèbre), un triton crêté, une grenouille agile et quelques autres espèces protégées. Aussitôt, branle-bas de combat, on crie au scandale et on s’oppose à la construction de cette ferme qui entraînerait la destruction d’un écosystème remarquable.
Renseignements pris, la zone dite naturelle est un endroit où des déblais provenant de la construction de l’autoroute et de la ligne du TGV ont été entassés sur plusieurs mètres de hauteur, et où la ville de Tours a épandu des boues dont elle ne savait que faire. Enfin, la construction qui était initialement prévue sur 30 hectares a été réduite à 20 afin que les petites bestioles puissent s’ébattre et se reproduire à leur aise.
Une fois de plus on marche sur la tête ! Avant de lâcher l’azuré des mouillères dans la nature il vaut mieux regarder où l’on met les pieds.
Pierre Trinson