Sans abris en Touraine : lettre ouverte aux pouvoirs publics

Sans abris en Touraine : lettre ouverte aux pouvoirs publics

Entraide & Solidarités et dix autres associations tourangelles ont adressé la lettre ouverte suivante au préfet, au président du Conseil départemental, au président de la Métropole, au maire de Tours, aux parlementaires d’Indre-et-Loire et à la directrice de l’Agence régionale de Santé :

Les associations signataires partagent un constat : il y a de plus en plus de sans-abris dans l’agglomération tourangelle – notamment des jeunes, et des familles avec enfants – et de personnes dans la précarité, y compris alimentaire. Des gens, déjà hébergés, sont remis à la rue pour abriter, à leur place, très provisoirement et pas toutes, des familles avec enfants. Pour de multiples raisons déjà exposées dans la presse, sans être contredites, nous avons annoncé que la situation ne pouvait que se dégrader dans les semaines et les mois qui viennent, et pour longtemps. Des SDF sont déjà envoyés ici pour « desserrer » la région parisienne. Les pouvoirs publics le savent aussi bien que les milliers de bénévoles et de professionnels qui travaillent sur le terrain. Ces forces militantes font déjà le maximum. Elles ne parviendront pas à pallier l’insuffisance de l’action publique si celle-ci reste « à moyens constants ». Et ce n’est vraiment pas le moment d’affaiblir des associations comme La Barque, qui contribuent à l’accueil et l’accompagnement des personnes en déshérence.
La multiplication des places d’hébergement d’urgence depuis dix ans n’a pas réglé le problème, l’hébergement d’urgence n’étant d’ailleurs pas une solution satisfaisante dans le temps. Ces hébergements sont engorgés, « embolisés », faute de sorties vers le logement puisque la politique du « logement d’abord » montre ses limites. Dans l’agglomération tourangelle, des centaines de personnes survivent donc, plutôt mal que bien, en dehors de ces structures d’urgence. On ne peut attendre l’hiver, ni le prochain budget, pour trouver des solutions. La canicule est mortelle, elle aussi. Et nous risquons collectivement la non-assistance à personnes en danger.
Devant cette situation inédite, les signataires demandent aux pouvoirs publics et aux parlementaires locaux de cesser de se renvoyer les responsabilités, de prendre les décisions urgentes qui s’imposent, et d’organiser rapidement une réunion avec nos associations pour protéger les sans-abris. Des logements, des terrains, des bâtiments, des bureaux vides, des installations provisoires, des moyens financiers et humains doivent être mobilisés sans attendre. A très court terme, il faudra en outre faire en sorte de mieux connaitre la situation exacte et en temps réel du « sans-abrisme » dans la Métropole, comme celle des logements et locaux vacants ; faire en sorte aussi de régulariser un maximum de personnes qui survivent dans le non-droit alors que tant d’offres d’emploi restent à pourvoir ; faire en sorte enfin, de permettre l’accès aux soins psychologiques et psychiatriques qui manquent cruellement, ce dont nos associations subissent les conséquences au quotidien.
Nos associations se tiennent prêtes à étudier, accompagner et mettre en oeuvre toute initiative nouvelle des pouvoirs publics.

Nous alertons par ailleurs la presse, afin que la population n’ignore rien de cette situation, ni des
responsabilités de chacun.

SIGNATAIRES :
• Le Secours catholique, Émergence, l’Union départementale des Associations familiales, Chrétiens migrants,  Collectif Pas d’enfants à la rue, La Barque, Réseau Éducation sans frontières, La Table  de Jeanne-Marie, Utopia 56, La FICOSIL, Entraide & Solidarités.