Depuis le 5 novembre, 60 personnes sans domicile sont hébergées dans vingt chambres au Centre technique régional omnisports de Tours (CTRO). L’hiver dernier déjà, cet établissement avait été loué par l’État pendant environ deux mois, avec l’aide de la Ville, pour mettre à l’abri 80 personnes. Cette fois, les bénéficiaires sont moins nombreux, mais le lieu sera occupé pendant cinq mois, jusque début avril. La Métropole a accepté de partager le loyer (75 000€) avec la Ville.
Il ne sera pas forcément occupé tout l’hiver par les mêmes personnes, puisqu’une « rotation » s’effectuera toutes les deux semaines, et que le 115 pourra y affecter d’autres bénéficiaires en fonction des critères de priorité fixés par la préfecture. Mais l’accord prévoit de réserver le lieu aux femmes, aux familles et aux enfants. Il n’empêchera pas d’avoir recours à d’autres abris, comme des gymnases, en cas de grand froid.
Comme l’an dernier, c’est à notre association que le fonctionnement du site a été confié, financé par l’État à hauteur d’environ 200 000€. Nous l’avons accepté dans la mesure où il n’y a pas de remise à la rue chaque matin, et où un suivi social est prévu. Ce fonctionnement comporte notamment les salaires, l’accompagnement social, l’alimentation (matin et soir, et le midi pendant les congés scolaires). Des bénévoles y interviennent également, dont certains de la Croix-Rouge.
Lors de l’annonce à la presse, le secrétaire général de la préfecture Xavier Luquet, le vice-président de la Métropole Olivier Conte et Emmanuel Denis, maire de Tours, se sont réjouis de la bonne entente qui a permis cette ouverture, qui s’ajoute aux 674 places d’hébergement d’urgence « permanentes » et aux nuitées d’hôtel dont le nombre varie. Mais ils ont reconnu que cet effort est encore insuffisant, puisque plusieurs dizaines de personnes, chaque soir, restent sans solution. Des membres du collectif Pas d’enfant à la rue se sont d’ailleurs invités à la conférence de presse pour le leur rappeler.