Les enseignements et les suites de la « Nuit de la Solidarité »

Le 20 janvier dernier, la Ville de Tours s’est associée pour la première fois aux Nuits de la Solidarité, coordonnées nationalement dans une trentaine de villes. Environ 230 volontaires ont parcouru en soirée les quartiers de Tours, à la rencontre des sans abri (lire ci-dessous, « Nuit solidaire » à Tours…). Et le 22 février le maire, Emmanuel Denis, accueillait quelques-uns de ces participants pour la présentation des résultats de cette soirée.

Ils ont été détaillés par les services de la Ville, tandis que les enseignements et les perspectives étaient tirées par Xavier Gabillaud, représentant de l’État (Directeur départemental de l’Emploi, du Travail et des Solidarités) et Marie Quinton, adjointe au maire chargée du Logement. Chacun s’est félicité de la coopération qui s’est nouée à cette occasion.

 

Sur les 44 personnes rencontrées, 39 étaient sans abri cette nuit-là, dont 27 hommes et 30 ont accepté de répondre au questionnaire.

D’une moyenne d’âge de 38 ans,

72% étaient sans logement depuis plus d’un an,

44% n’appellent plus jamais le 115,

48% sont sans ressources,

32% accompagnés par un travailleur social,

50% s’estiment mal soignés…

Une telle « nuit » va rester annuelle, calée sur le calendrier national, mais des petites enquêtes ponctuelles et ciblées – par exemple sur les bords de Loire – pourront être décidées par la municipalité. Et ces résultats seront en ligne sur le site de la Ville.

Les pistes d’amélioration concernent d’abord les besoins matériels de ces personnes (du téléphone portable aux protections hygiéniques…). L’association Emergence, à la fin du printemps, va déménager sa halte du matin pour un nouvel accueil de jour au Sanitas (rue Jules-Guesde), avec bagagerie, douches, espaces d’accueil, etc.

Par ailleurs, les horaires du 115 doivent être portés de 10h à 7h du matin (au lieu de 15h-7h), Entraide et Solidarité recrute en ce moment dans ce but.

De son côté le CCAS prépare l’ouverture d’un « coffre fort numérique » où pourront être sécurisés les documents administratifs des grands précaires. Un poste sera dédié à l’accompagnement numérique et la diffusion du « Guide des premières nécessités » doit être étendue.

Enfin, une dizaine de commerçants tourangeaux sont d’ores et déjà inscrits comme « Commerçants solidaires », pour offrir différents services aux sans abri (stockage des affaires, accès au w-fi et aux toilettes…).

Pour ce qui concerne la politique du Logement d’abord à laquelle souscrit la Ville, l’accent doit être mis sur la prévention des expulsions, « la captation et la production de logements à prix abordables », de nouvelles places en pensions de famille (deux projets en préparation), et un accompagnement « sur mesures » pour l’orientation du public.

Les responsables de notre association ont présenté l’initiative La Maison qui accueille des sans abri depuis trois mois en bord de Loire à Sainte-Radegonde. Et le représentant de l’État a confirmé que le financement était acquis pour la création de 52 nouvelles places dans le cadre d' »un chez soi d’abord » (accueil des personnes qui ont des problèmes de santé mentale).